Le lundi 17 janvier, L’Association canadienne de l’immeuble (ACI) a publié ses statistiques nationales sur l’habitation pour le mois de décembre. Shaun Cathcart, directeur et économiste principal, Données sur l’habitation et analyse du marché à l’ACI, fait le point sur l’état actuel des marchés de l’habitation au Canada et explique ce que les données signifient pour les membres.
De façon générale, les ventes résidentielles mensuelles au Canada en décembre 2021 étaient similaires à celles d’octobre et de novembre (faibles gains et offre restreinte).
Il faut toutefois préciser que les ventes avaient bondi de plus de 9 % en octobre, ce qui signifie que nous avons enregistré des ventes solides au cours des trois derniers mois de 2021. Par conséquent, le dernier trimestre de 2021 a frôlé le record des ventes, ce qui a préparé solidement le terrain pour 2022.
La demande se maintiendra-t-elle? Oui, cela ne fait aucun doute! Mais la question qu’il faut plutôt se poser est de savoir s’il y aura des propriétés à acheter. Le 1er janvier 2022, il y avait en fait moins d’inscriptions de propriétés à vendre dans les systèmes MLS® canadiens que toute autre année de l’histoire de la base de données, qui remonte à 1980.
Et il en va de même pour les mois d’inventaire, qui se chiffrent à 1,6 % – du jamais vu! Dans un marché « équilibré » ou « normal », cette statistique serait de cinq mois ou plus.
Hausse record des prix
Il fallait s’y attendre : un resserrement sans précédent de l’offre et de la demande a donné lieu à une hausse record des prix.
En décembre 2021, l’Indice des prix des propriétés MLS® national a enregistré une hausse inégalée de 26,6 %. En argent, cela représente une augmentation du prix de référence national d’environ 170 000 $ par rapport à décembre 2020. Aujourd’hui, le prix de référence national est supérieur à 800 000 $, soit de 240 000 $ de plus que le mois qui a précédé la pandémie.
Et l’inflation?
Les séances du Comité permanent des finances ont repris (plus tôt) afin de traiter de la question de l’inflation, notamment l’inflation des prix des propriétés, qui fait les manchettes ces jours-ci.
Il me semble que nous avions convenu qu’un effort national pour construire plus de propriétés que jamais était nécessaire. La taille de la population d’âge moyen jumelée à une immigration record contribuera certainement à la formation de ménages, et la demande de logements ne s’estompera pas de sitôt.
Une hausse des taux d’intérêt freinera-t-elle cette tendance? C’est fort douteux, du moins pour un certain temps.
D’une part, les gens doivent vivre quelque part, quels que soient les taux d’intérêt du jour. D’autre part, les emprunteurs et les prêteurs canadiens ont dû, malgré eux, assumer le rôle de la fourmi dans la version immobilière de La cigale et la fourmi lorsque la simulation de crise est entrée en vigueur il y a cinq ans. Une hausse est à prévoir, mais le cycle actuel de resserrement des taux d’intérêt de la Banque du Canada a eu l’effet escompté il y a des années, surtout dans le contexte du financement de l’habitation.
En 2022, les discussions sur la politique du logement devraient porter sur la façon d’accroître sans délai l’offre de logements tant nécessaire (comme jamais auparavant) et ce, dans un contexte non partisan et à tous les paliers de gouvernement.
Pour en savoir plus : creastats.ca.