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Il n’y a pas si longtemps, les Canadiens se bousculaient pour acheter une propriété rurale afin de s’éloigner des villes congestionnées, de profiter du plein air et d’avoir plus d’espace pour respirer. Après tout, la plupart des gens travaillaient à distance et la plupart des enfants étaient scolarisés virtuellement. Les prix et les ventes ont grimpé en flèche et les propriétés se vendaient presque instantanément. Le paysage a de nouveau changé, tout comme la liste de souhaits des acheteurs. Nous avons demandé aux courtiers et agents immobiliers qui travaillent au sein de marchés très prisés de chalets quelles étaient les tendances actuelles.
Explosion du marché des chalets pendant la pandémie
« C’était la folie furieuse. Presque chaque inscription recevait des offres multiples, indique Catharine Inniss, agente immobilière avec Johnston & Daniel Rushbrooke, qui travaille dans la région de Muskoka, en Ontario. Les prix ont augmenté de beaucoup. De nombreux acheteurs ont choisi une propriété en fonction de la possibilité de travailler à distance et d’avoir suffisamment d’espace pour plus d’intimité. »
Alex Zamozdra, courtier immobilier chez Keller Williams Prestige, qui travaille dans la région des Laurentides au nord de Montréal, a également constaté une frénésie immobilière au cours de cette période.
« Comme pour la région de Muskoka, la proximité à une grande ville a entraîné une demande de propriétés dans les Laurentides même avant la pandémie, demande qui se maintient toujours », précise-t-il.
Les tendances ont changé
Lorsque les Canadiens se sont rendu compte qu’un chalet, une résidence secondaire ou une propriété de villégiature pouvait aussi servir de résidence principale, beaucoup de ceux qui ont fait le grand saut pour profiter du grand air et d’un mode de vie plus calme ont été confrontés à des obstacles imprévus, comme un long trajet pour se rendre au travail lorsque les entreprises ont rouvert leurs portes.
« La demande globale et, par conséquent, les prix de l’immobilier dans les Laurentides ont diminué depuis le début de 2023, alors que le prix de vente moyen était de 513 559 $. Cependant, malgré la baisse de la demande, le marché reste solide, rapporte M. Zamozdra.
Mme Inniss ajoute que les ventes ont stagné pendant un certain temps, car les acheteurs et les vendeurs attendaient de savoir comment le marché évoluerait.
« Des propriétés qui avaient été achetées au plus fort de la pandémie sont de nouveau à vendre et sont aujourd’hui soit moins convoitées, soit moins appréciés, ou les deux. Des chalets d’un prix nettement plus élevé qui sont remis en vente après un an ou moins restent sur le marché. Le marché est légèrement en baisse ».
Elle ajoute que les propriétaires de chalet ne sont plus aussi nombreux à travailler à distance à plein temps, mais que plusieurs travaillent un jour ou deux depuis leur chalet pour éviter les embouteillages et prolonger leur séjour.
« Faire un peu de travail pendant un congé est assez courant aussi. La connectivité est bien meilleure dans l’ensemble à Muskoka maintenant. »
Les acheteurs recherchent autre chose aujourd’hui
Au plus fort des restrictions pendant la pandémie, les acheteurs se préoccupaient moins de la taille, des commodités et même de l’emplacement d’une propriété. Même les propriétés qui n’étaient pas au bord de l’eau se vendaient, mais cela change selon M. Zamozdra.
« La tendance des acheteurs qui se contentent d’une propriété rurale qui répond vaguement à leurs besoins est pratiquement révolue, indique-t-il. Nous sommes revenus à la norme d’avant la pandémie : les grands terrains, l’intimité, l’accès ou la proximité à des plans d’eau, les activités en pleine nature et les commodités demeurent les caractéristiques les plus recherchées pour les chalets dans les Laurentides. Je vois de moins en moins de compromis de la part des acheteurs à la recherche d’un chalet. »
Zamozdra ajoute que la plupart des acheteurs cherchent des propriétés dans des régions situées à une heure environ de Montréal et évitent les zones rurales plus éloignées. Ainsi, les régions proches de la ville, comme Saint-Sauveur, Piedmont, Sainte-Anne-des-Lacs et Gore, affichent toujours des prix de vente moyens plus élevés.
Mme Inniss constate que les acheteurs sont attirés par des chalets plus classiques et qu’ils sont de nouveau à la recherche d’une expérience différente de celle qu’ils vivent à la maison.
« Ils recherchent des chalets rustiques avec un bel accès à l’eau et une eau de qualité ainsi que la possibilité de participer à des activités locales qui reflètent la vie rurale des chalets : les marchés de fermiers, les démonstrations de sirop d’érable, le ski nautique, la planche nautique, le kayak, la planche à pagaie et la voile sont de retour, dit-elle, et de plus en plus d’acheteurs sont prêts à attendre la bonne propriété plutôt que de sauter sur n’importe laquelle, comme l’ont fait de nombreux acheteurs pendant la pandémie. »
Le marché ailleurs au pays
Selon le rapport Cottage Trends in Canada in 2024 de RE/MAX, le nombre de chalets à vendre dans le Canada atlantique demeure limité, créant des marchés de vendeurs dans les principales régions comme St. John’s, à Terre-Neuve-et-Labrador, et la vallée de l’Annapolis, Sydney et Cap-Breton, en Nouvelle-Écosse. Il en va de même pour le centre de l’Île-du-Prince-Édouard, à l’exception de Charlottetown, où les acheteurs de l’extérieur de la province continuent d’investir dans des chalets, car les options y sont plus abordables qu’en Ontario ou dans l’Ouest canadien.
Le même rapport indique que les régions de l’Ouest canadien, telles que Canmore (Alberta) et Whistler (Colombie-Britannique), connaissent le même marché de vendeurs que le Canada atlantique, alors que des marchés comme celui de Tofino (Colombie-Britannique) sont en train de s’équilibrer. Dans l’ensemble, les prix devraient rester stables à Sylvan Lake, en Alberta, ainsi qu’à Tofino et Whistler, en Colombie-Britannique, malgré une baisse des ventes.
Les prix varient selon la région
L’étude récente de RE/MAX a démontré que plus de la moitié des marchés des régions canadiennes où l’on trouve beaucoup de chalets sont plus équilibrés, comme avant la pandémie, les retraités et surtout les familles et les couples de la génération X étant les principaux acheteurs dans ce segment. Le même rapport indique que près de 900 000 baby-boomers devraient prendre leur retraite d’ici 2026, de sorte que les experts prévoient une augmentation de la demande de chalets.
Selon le Rapport printanier sur les propriétés récréatives de Royal LePage de 2024, le prix médian d’une maison unifamiliale dans les régions de villégiature au Canada atteindra 678 930 $, soit une hausse de 5 % par rapport à 2023, à mesure que les acheteurs reviendront sur le marché. Le rapport, qui comprend des données sur les prix dans 50 régions, suggère également que l’Ontario connaîtra la plus forte hausse de prix, les propriétés devant coûter 8 % de plus d’une année à l’autre.
Au Canada, la plupart des marchés de chalets verront les prix augmenter cette année. Au Québec, le prix médian devrait augmenter de 2 %, passant de 396 900 $ à 404 838 $, tandis qu’en Alberta et en Colombie-Britannique, les prix devraient augmenter respectivement de 4 % et de 5 %.
L’engouement pour la vie à la campagne n’a pas diminué, car de nombreux Canadiens adoptent le rythme de travail à distance au lac pendant au moins une partie de la semaine et font un meilleur usage de leur investissement dans leur chalet, selon l’étude. Bien que l’inventaire sur le marché de l’immobilier récréatif ait connu un creux historique qui ne répondait pas à la demande, il s’est depuis stabilisé – même si le rapport indique que 41 % des professionnels de l’immobilier ont déclaré avoir moins de propriétés récréatives à vendre que l’année dernière, alors que la demande est restée stable ou s’est accrue. Pour l’instant, les prix devraient donc augmenter.
Si vous êtes à la recherche d’un chalet, communiquez avec un courtier ou agent immobilier dans la région qui vous intéresse pour avoir une meilleure idée du marché et de ce à quoi vous pouvez vous attendre en tant qu’acheteur.
Le présent article est diffusé à titre d’information seulement; il ne contient pas de conseils financiers ou juridiques et ne remplace pas les services d’un conseiller financier ou juridique.