Le vendredi 15 octobre, L’Association canadienne de l’immeuble (ACI) a publié ses statistiques nationales sur le marché de l’habitation pour le mois de septembre. Shaun Cathcart, directeur et économiste principal, Données sur l’habitation et analyse du marché de l’ACI, fait le point sur l’état actuel des marchés de l’habitation au Canada et explique ce que les données signifient pour les membres.
Selon les données de septembre, le marché continue de se stabiliser dans plusieurs régions.
Bien que légère, l’évolution des principaux indicateurs au cours des derniers mois porte à croire que le pire de la volatilité que nous connaissons depuis le printemps 2020 est derrière nous, du moins pour l’instant.
Après la frénésie de la dernière année et demie, peu se plaindront de cette accalmie. Mais le niveau auquel se stabilise l’offre et la demande ne fait pas des heureux.
La demande est encore très forte par rapport au nombre d’inscriptions. En moyenne, il y a cinq mois d’inventaire sur le marché. En ce moment, il y en a deux. Ce sont des conditions propices à une hausse des prix.
Et c’est ce qu’on observe depuis le milieu de l’été : la hausse des prix qui jusqu’alors s’estompait est repartie de plus belle. Dans certaines régions, la hausse s’accélère depuis juin. En août, une masse critique avait été atteinte pour confirmer la tendance à l’échelle nationale.
L’indice des prix des propriétés MLS® en hausse de 1,7 %
En septembre, l’Indice des prix des propriétés MLS® global et composé a augmenté de 1,7 % ou 12 300 $ par rapport au mois précédent. C’est beaucoup.
En fait, le montant en dollars n’a autant augmenté que six fois dans l’histoire : aux quatre premiers mois de cette année, en juillet dernier et en mars 2017. On se rappelle que le marché était alors en pleine surchauffe. La différence, c’est qu’à l’époque, on savait qu’on était dans un marché de vendeurs comme on en a peu connu et tout le monde en parlait.
J’ai l’impression que les gens pensent qu’on a tourné la page après le week-end de Pâques, mais ce n’est probablement pas le cas. Peut-être qu’avec la vaccination et l’été, l’immobilier occupait moins les esprits, et, il faut le reconnaître, les prix semblaient pour un moment avoir plafonné.
L’offre à un creux
Mais deux mois d’inventaire, c’est deux mois d’inventaire. Les ventes baissent depuis le printemps, mais l’offre aussi, et c’est pourquoi les conditions du marché sont essentiellement les mêmes. Elles se sont même un peu resserrées au cours des derniers mois.
De fait, en septembre, on a presque battu un record de ventes et les nouvelles inscriptions ont atteint un creux de 16 ans.
Pendant ce temps, les inventaires de fin de mois n’ont jamais été aussi bas. D’ici la fin de l’année, on verra probablement pour la première fois le nombre d’inscriptions sur le marché en fin de mois passer sous la barre des 100 000 (en données désaisonnalisées). Ce n’est pas garanti, mais considérant que le chiffre est en déclin depuis six ans, il n’est pas farfelu de penser qu’il poursuivra dans cette direction encore quelques mois. Peu importe, on est essentiellement déjà à 100 000. On était à 250 000 il y a six ans.
Ça a pris du temps, mais il semble que l’idée qu’on a un sérieux problème d’offre de logements au Canada a fait son chemin dans l’opinion populaire, comme en témoigne la plateforme de tous les partis aux dernières élections fédérales.
« Au moins on n’est plus dans le marché qu’on a connu au printemps! » C’est ce que semblent penser la plupart, mais je n’en suis pas si sûr…
En savoir plus : creastats.ca.