Le mercredi 15 septembre, L’Association canadienne de l’immeuble (ACI) a publié ses statistiques nationales sur le marché de l’habitation pour le mois d’août. Shaun Cathcart, directeur et économiste principal, Données sur l’habitation et analyse du marché de l’ACI, fait le point sur l’état actuel des marchés de l’habitation au Canada et explique ce que les données signifient pour les membres.
Les ventes résidentielles au Canada continuent de baisser depuis les records enregistrés en mars. Mais d’un mois à l’autre, la courbe s’aplanit.
En août, les ventes ont reculé d’à peine 0,5 % par rapport au mois précédent. On dirait donc que la tendance depuis le printemps est à la stabilisation.
Même s’il est revenu à un niveau plus normal – ou soutenable – par rapport aux pics plus tôt dans l’année et au cours de la deuxième moitié de l’année dernière, le nombre de transactions, soit 580 000 en taux annualisé, est historiquement très élevé.
Ce que je répète et qui semble de plus en plus vrai, c’est que le marché semble se stabiliser entre les niveaux prépandémiques et les sommets du printemps.
Si cette description vaut (à divers degrés) pour le volume des ventes, la hausse des prix et les conditions du marché, ce n’est pas le cas de l’inventaire mensuel, qui a atteint un nouveau creux record à la fin du mois d’août. (Vous avez peut-être remarqué que l’offre de logements faisait partie des grands enjeux de la campagne électorale.)
Un marché favorable aux propriétaires-vendeurs
Les conditions du marché (qui mesurent l’équilibre entre l’offre et la demande), que ce soit le nombre de mois d’inventaire ou le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions, restent proches des sommets de la pandémie.
Il n’était donc pas très surprenant de voir les prix remonter à l’échelle nationale au mois d’août.
Au mois de juin, on avait assisté à une reprise haussière dans certaines régions de l’Ontario. À ce moment-là, je me suis demandé s’il s’agissait d’un phénomène isolé ou d’un signe avant-coureur.
C’est cette dernière hypothèse qui semble se confirmer, car en juillet, d’autres marchés ontariens ont rejoint la tendance, et, en août, une masse critique a été atteinte à l’échelle du pays pour faire basculer la courbe de progression des prix vers le haut.
L’indice des prix des propriétés MLS® monte de 0,9 %
L’Indice des prix des propriétés MLS® (IPP MLS®) global a grimpé de 0,9 % en août, alors qu’il avait progressé de 0,6 % en juillet. C’est la première accélération de la hausse mensuelle des prix depuis février, et une augmentation de 1 % en un mois n’est pas négligeable.
En août, l’IPP MLS® était en hausse de 21,3 % par rapport à l’année dernière, une augmentation énorme et à peine plus faible qu’en juillet.
Les prix montent partout au pays
La croissance annuelle est d’environ 20 % en Colombie-Britannique et en Ontario, mais il est important de noter que ce chiffre regroupe les gains plus faibles à Toronto et Vancouver et plus forts partout ailleurs, ce qui est peut-être une des tendances lourdes de l’ère COVID-19.
Dans les Prairies, la hausse se situe quelque part entre 5 % et 9 % en Alberta et en Saskatchewan, et à un peu plus de 10 % au Manitoba. Au Québec, elle s’élève à environ 20 %, Montréal en tête. Enfin, la hausse est d’un peu plus de 30 % au Nouveau-Brunswick et d’environ 10 % à Terre-Neuve-et-Labrador.
Que nous réserve 2022?
À quoi pouvons-nous nous attendre? Nous venons de publier de nouvelles prévisions.
Le point à retenir est que les marchés affolés que nous avons connus pendant la pandémie sont probablement derrière nous. On en revient à l’idée d’une stabilisation entre l’avant-pandémie et les sommets de mars.
Pour 2021, on prévoit un record de 656 000 ventes à un prix moyen de 680 000 $ – deux chiffres en augmentation de 20 % par rapport à 2020. Comme on est déjà au mois de septembre, cette prédiction est de moins en moins audacieuse.
Pour 2022, on prévoit 577 000 transactions à un prix moyen de 718 000 $. Des chiffres très plausibles si l’on considère que le nombre de ventes résidentielles a déjà plus ou moins atteint ce niveau et que le prix moyen avait dépassé le seuil des 715 000 $ en mars.
On s’attend à ce que le nombre de ventes reste stable, mais avec un peu plus de deux mois d’inventaire, les prix ne risquent pas de chuter. Cela dit, nous ne connaîtrons probablement plus d’année effrénée comme 2021.
Au risque de me répéter, nous nous situons quelque part entre les niveaux prépandémiques et la frénésie de la fin 2020 et du début de 2021, et nous allons probablement y rester un moment. Le facteur qui limite les ventes, la mobilité et l’abordabilité reste la compression de l’offre.