Les retombées économiques des transactions résidentielles réalisées au Canada

Ce n’est un secret pour personne que le secteur du logement est demeuré vigoureux et mène la reprise économique depuis la dernière récession. Les mises en chantier et les ventes de maisons existantes conclues par le biais des systèmes MLS® ont été dynamiques depuis quelques années, même si les deux secteurs ont baissé légèrement au début de 2013.

Quelle importance faut-il accorder au secteur du logement dans le redressement de l’économie canadienne? Une importance considérable! Dans le présent article, j’explore l’importance accordée dans les dernières recherches au rôle du marché de la revente dans l’économie canadienne.

Il est facile de comprendre que la construction de maisons neuves, ainsi que les activités connexes, telles que l’aménagement de rues, d’écoles, de parcs et de centres communautaires, entraînées par les nouveaux projets immobiliers, créent de l’activité économique. On voit, d’après les travailleurs de la construction sur les sites, les conducteurs de camions, les architectes, etc., combien d’emplois ont été créés dans le secteur. On voit également les répercussions économiques évidentes qu’apportent le bois, la brique, l’acier, le verre et autres matériaux fabriqués au pays et transportés sur les sites de construction.

Cependant, une vente sur le marché de la revente crée une transaction entre deux parties concernant une maison qui a été construite parfois plusieurs années auparavant. On reconnaît une bonne transaction quand les deux parties en profitent, mais entraîne-t-elle également des retombés économiques pour l’ensemble de l’économie? Oui, nous dit la recherche du Groupe Altus menée récemment pour le compte de l’Association canadienne de l’immeuble, qui suit les nombreux liens entre les transactions immobilières du marché de la revente réalisées par le biais des systèmes MLS® et l’ensemble de l’économie.

Tous comptes faits, quelque 22,5 milliards de dollars en dépenses accessoires ont été générés annuellement par les ventes et achats résidentiels conclus par le biais des systèmes MLS® de 2010 à 2012. De plus, on estime qu’environ 176 420 emplois par année ont été créés grâce à cette activité.

Il ressort que l’achat d’une maison occasionne beaucoup de dépenses pour les acheteurs – des dépenses qui viennent s’ajouter aux dépenses normales des ménages annuellement. Au cours des premières années suivant l’achat d’une maison, les acheteurs effectuent des dépenses en biens et en services professionnels de toutes sortes, dont des meubles, des appareils électroménagers, des articles ménagers généraux tels que literie, serviettes, dispositifs d’éclairage, outils, stores, etc., de même que les honoraires d’avocat, les évaluations, etc. De plus, les acheteurs doivent payer les frais de déménagement et verser des taxes considérables aux gouvernements, y compris les droits de cession immobilière dans plusieurs territoires de compétence.

En plus de ce qui précède, les dépenses les plus évidentes sont les travaux de rénovations. La plupart des propriétaires canadiens effectuent annuellement certaines dépenses en rénovations et en réparations. Cependant, depuis quelque temps, les acheteurs dépensent beaucoup plus en rénovations que la plupart d’entre nous, soit jusqu’à 9 075 $ de plus au cours des premières années de l’achat.

Il va sans dire que toutes ces dépenses sont bonnes pour l’économie et compte tenu que les ventes résidentielles réalisées par le biais des systèmes MLS® s’élevaient en moyenne à 452 500 logements par année, ces dernières donnent un important coup de pouce au taux de croissance sous-jacent du Canada.

Il est important de souligner que, même si les ventes résidentielles baissent, les retombées économiques des récentes ventes continueront à stimuler l’économie, malgré les délais (disons par exemple le temps entre l’emménagement et la décision d’entreprendre des rénovations); l’activité récente continuera donc à avoir des répercussions positives sur l’économie au cours de l’année suivante.

 

Peter Norman est un spécialiste bien connu de l’économie foncière et prévisionniste. Il occupe le poste d’économiste en chef du Groupe Altus et celui de directeur général du Groupe Altus, Études économiques. Peter est souvent cité dans les médias canadiens. Des organisations des secteurs privé et public partout au Canada font fréquemment appel à ses services à titre de témoin expert sur l’économie et de conseiller, à qui il fournit de l’intelligence économique et des conseils stratégiques. Il réside à Toronto avec sa femme et leurs quatre enfants.


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