Les héros ne portent pas tous des capes : nos membres viennent à la rescousse de leurs clients

En 2017, Heather Spidell et son époux, Danny, trouvaient que leur maison en banlieue d’Halifax était devenue trop grande pour eux. Ils prévoyaient donc la vendre, puis s’en construire une plus petite, à laquelle ils rêvaient, au bord de l’océan. Après avoir discuté avec quelques amis qui avaient vendu leur propriété sans l’aide d’un expert, le couple a décidé de se lancer.

Selon les amis de Heather, le processus était des plus faciles : il suffisait d’embaucher un photographe, de faire inspecter la maison, d’organiser quelques visites et le tour était joué! N’est‑ce pas? Le couple se disait qu’en évitant de verser une commission à l’agent immobilier, ils en auraient plus pour investir dans leur maison de rêve.

Propriétaires‑vendeurs : méfiez‑vous!

Au cours des quatre mois qui ont suivi, les chocs se sont succédé pour les Spidell, en raison d’une série d’imprévus inquiétants, irritants et stressants. Tout a culminé en une période de Noël marquée par la déception, l’anxiété et la frustration.

Le couple a entamé le processus « à vendre par le propriétaire », et Heather se rappelle que les ennuis ont commencé lorsqu’ils ont reçu des demandes de renseignements supplémentaires sur la propriété.

Elle utilisait les médias sociaux pour annoncer la vente de sa maison, mais elle trouvait qu’il manquait certains détails dans sa description. En fait, il s’agissait de détails importants, qu’un expert en immobilier aurait su mentionner aux acheteurs potentiels.

Plusieurs aspects liés aux formalités avaient été omis, ce qui a obligé le couple à consacrer beaucoup de temps et d’efforts aux recherches. Durant la vente d’une maison, il faut tenir compte notamment du zonage, des permis de construction et du développement potentiel.

Le couple a aussi eu droit aux visites sans rendez‑vous : des personnes qui se présentaient sans avertir, le samedi matin, parfois accompagnées des enfants et des animaux de compagnie.

Le niveau de stress et d’anxiété continuait de monter.

Durant la même période, Heather procédait à la vente de son entreprise, qui, en soi, représentait une tâche immense. Finalement, en décembre, les Spidell ont reçu une offre conditionnelle, mais l’acheteur imposait des clauses très rigides.

« On nous laissait trois semaines pour quitter la maison, et tout arrivait juste avant Noël », se souvient Heather.

La transaction s’est effectuée en vitesse, et sans expert à leur côté pour les conseiller, les Spidell ont accepté l’offre, les conditions et le reste. Mais, la décision les tourmentait.

« Quand on espère vendre sa maison et que quelqu’un veut l’acheter », dit‑elle, en se rappelant son état d’esprit, « eh bien, on dit oui, on promet de faire tout ce qu’il faut. »

Face à une date de clôture si rapprochée, Heather et Danny ont immédiatement réservé un camion de déménagement et ont cherché une résidence temporaire, en attendant la construction de leur maison de rêve. Sans agent immobilier pour les aviser que les modalités de l’entente étaient déraisonnables, Heather avoue qu’elle se sentait impuissante, presque « à la merci » de l’acheteur.

Pour couronner le tout, juste avant Noël, l’acheteur a retiré son offre.

« Ça a été épouvantable », dit Heather.

Une experte à la rescousse

Après Noël, les Spidell, officiellement au bout du rouleau, ont contacté l’agente immobilière, et membre de l’ACI, Colleen Doucet, de Coldwell Banker Supercity Realty, à Halifax. Et tout a changé. Le couple a immédiatement ressenti une montée d’énergie et de confiance. Ils ont reçu des suggestions de rénovations à effectuer et des conseils sur la façon de peinturer la maison et la préparer à la vente. Colleen et son collègue, Randy Beal, ont également aidé le couple à négocier des aspects délicats, comme la présence de plomberie Kitec dans la maison (l’entreprise fait actuellement l’objet d’un recours collectif). « Ils en savaient tellement », souligne Heather.

Colleen comprend pourquoi les Spidell n’ont pas fait appel à elle dès le départ. Toutefois, elle défend sa profession et souligne quelques faits importants que les propriétaires qui effectuent des ventes privées oublient.

« Il ne suffit plus de simplement poser une affiche “À vendre” devant la maison », dit‑elle. « Il faut absolument connaître ses responsabilités juridiques, et savoir aussi faire preuve de diligence raisonnable face aux acheteurs. Donc, en tant que membres de l’ACI, nous devons être vigilants lorsque nous agissons et lorsque nous fournissons des renseignements au public. »

Heureusement, après avoir retenu les services de Colleen, le couple a réussi à vendre la maison, au grand bonheur de tous. Les Spidell sont aujourd’hui confortablement installés dans leur maison de rêve, près de l’océan, sur les rives de la baie St. Margarets. Lorsqu’elle compare son aventure « à vendre par le propriétaire » et les services que Colleen lui a rendus, Heather n’éprouve que du respect pour le travail que les experts en immobilier accomplissent.

« Écoutez ceux qui connaissent leur métier », recommande‑t‑elle. « Les professionnels qui s’occupent de ce type de transaction existent pour de bonnes raisons. »

Nos membres racontent des récits tragiques sur l’option « à vendre par le propriétaire »

Goran Todorovic, dirigeant d’agence, Team Goran, RE/MAX PREFERRED REALTY LTD., Windsor (Ontario)

 Tout au long de sa carrière, Goran a été témoin de nombreuses tentatives de ventes privées qui ont échoué. Parfois, les dommages étaient trop graves, ou on avait fait appel à lui trop tard pour qu’il intervienne.

Il se souvient d’un incident particulier, où une famille, qui avait réussi à vendre sa maison, se plaignait que les propriétaires d’une maison identique, en face de la leur, avaient obtenu un prix 25 % plus élevé. La famille a téléphoné à l’agent immobilier des voisins et lui a demandé d’expliquer cette différence marquante. Selon Goran, l’agent leur a probablement dit : « Eh bien, vous avez accepté la première offre que vous avez reçue; vous n’avez pas exposé la propriété sur le marché de l’immobilier. Vous savez, en face, c’était une guerre d’enchères. Ils ont reçu 10 offres. »

Goran ajoute que les deux ventes ont eu lieu sur un marché haut de gamme, où 25 % représentait une somme d’argent considérable.

« Parfois, le propriétaire ne connaît pas la valeur de sa maison », précise Goran. « Et, malheureusement, il existe des acheteurs qui profitent des gens. »

Gary Bazuik, expert en immobilier, Victoria (Colombie‑Britannique)

 Gary, qui représente habituellement des acheteurs, est un expert en immobilier et membre de l’ACI depuis 19 ans. Au fil du temps, il a aidé des clients qui souhaitaient acheter des maisons que les propriétaires vendaient sans l’aide d’un expert en immobilier. Il a vécu un grand nombre de situations anecdotiques. Il peut donc affirmer sans le moindre doute que retenir les services d’un courtier ou un agent reconnu est une décision sage et profitable à long terme.

En tant que représentant des acheteurs, il sait que les propriétaires‑vendeurs essaient par tous les moyens d’éviter la commission afin de réaliser un maximum de profits. Il précise toutefois que les propriétaires‑vendeurs succombent souvent à un attachement émotionnel lorsqu’ils évaluent la valeur de leur maison.

Il se souvient d’une transaction pour laquelle lui et ses clients ont entamé les négociations avec les propriétaires‑vendeurs vers 21 h. La discussion a continué jusqu’aux petites heures du matin.

« Nous revenions sans cesse sur les mêmes sujets », dit Gary, qui a jugé qu’il serait préférable de se retirer à ce moment-là. « J’ai dit à ma cliente que c’était le temps de [partir]. Je ne pense pas que nous devrions payer le prix demandé, parce que je pense que nous pouvons le faire baisser. »

Les négociations ont été temporairement suspendues à 2 h.

Mais, ce n’était pas fini.

« Nous étions jeudi soir », dit‑il. « Nous avons pris congé vendredi, et avons recommencé samedi. Ma cliente a réussi à obtenir le prix qu’elle souhaitait. Même en payant ma commission, elle a fait une excellente affaire en achetant cette propriété. »

Sans experts reconnus à leur côté, les propriétaires‑vendeurs risquent de se perdre dans des scénarios d’horreur de toutes sortes, que ce soit pour des raisons juridiques, personnelles ou monétaires—et la plupart de ces situations sont évitables.

Pièges potentiels des ventes effectuées sans l’aide d’un membre de l’ACI

Voici une liste partielle de questions difficiles et problèmes inattendus qui expliquent pourquoi les Spidell ont vécu une expérience si déplaisante :

  • Des visites à l’improviste;
  • Du stress et de l’anxiété;
  • Une faible connaissance des avantages que leur procurent la formation et l’expérience des courtiers ou agents;
  • Une faible connaissance des informations à donner ou à ne pas donner aux acheteurs potentiels;
  • Des négociations interminables;
  • Une faible connaissance des règles et des aspects juridiques.

Avez‑vous déjà sauvé des propriétaires qui tentaient d’effectuer une vente privée? Racontez‑nous, dans la section des commentaires ci‑dessous.

L’équipe du Café ACI est responsable du blogue officiel de L’Association canadienne de l’immeuble (ACI). Le blogue est un endroit chaleureux où l’ACI peut communiquer amicalement avec ses membres et lecteurs en leur faisant part de ses idées et perspectives tout en prenant une tasse de café virtuelle.


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