À première vue, l’augmentation de 22 % des ventes de propriétés en janvier par rapport à la même période l’an dernier semble impressionnante.
Et sans contexte, vous avez tout à fait raison de hausser les sourcils devant ce chiffre. En effet, les ventes résidentielles ont augmenté de 3,7 % entre décembre 2023 et janvier 2024, après la hausse de 7,9 % enregistrée de novembre 2023 à décembre 2023.
Avec des ventes résidentielles en hausse, des prix en augmentation et un inventaire près des niveaux les plus bas depuis juin, il est facile de penser que nous entrons dans un marché frénétique.
Mais, comme le dit Shaun Cathcart, économiste principal de L’Association canadienne de l’immobilier (ACI), « il y a beaucoup de bruit en ce moment, il n’y a pas que des indices clairs ».
Voyons ce que cela signifie.
Le prix de vente moyen des propriétés au Canada est en hausse d’une année à l’autre
Le prix moyen des propriétés vendues au pays en janvier s’élevait à 659 395 $, soit une hausse de 7,6 % comparativement à janvier 2023, selon les récentes données de l’ACI. Au niveau régional, chaque province connaît une augmentation des prix, la Nouvelle-Écosse enregistrant une hausse de 18 % des ventes en janvier 2024.
Toutefois, la hausse du prix moyen des propriétés au Canada est due aux ventes, et non aux prix, car les ventes reprennent sur les marchés les plus dispendieux comme Toronto, Vancouver, Montréal, Hamilton et le reste de la région du Grand Golden Horseshoe.
« Plusieurs de ces marchés ont encore beaucoup de progrès à faire par rapport aux marchés plus abordables où l’activité est restée plus forte au cours des deux dernières années », a déclaré M. Cathcart dans le Rapport sur le marché de l’habitation mensuel de l’ACI (vidéo ci-dessous, en anglais seulement).
« Ce n’est donc pas que les prix augmentent dans les endroits relativement plus dispendieux, mais plutôt que ces propriétés dispendieuses, qui se vendent en plus grand nombre, se retrouvent dans l’échantillon national à partir duquel nous calculons la moyenne ».
En d’autres termes, si les ventes des propriétés sur des marchés plus chers dépassent les ventes des propriétés sur des marchés plus abordables, la moyenne nationale semble augmenter, ce qui peut fausser l’interprétation des données.
Un examen plus approfondi des prix des propriétés au Canada
L’Indice des prix des propriétés MLS® (IPP MLS®) a enregistré une baisse de 1,2 % d’un mois à l’autre; il s’agit d’une accélération de la baisse de 1,1 % enregistrée en décembre.
Pourtant, ne venons-nous pas de dire que le prix moyen est en hausse?
« Cela laisse entendre que que le marché doit encore surmonter les faiblesses des deux dernières années », a expliqué M. Cathcart, ajoutant que les prix on Ontario et, dans une moindre mesure, en Colombie-Britannique, sont en déclin, tandis que les prix en Alberta et à Terre-Neuve-et-Labrador sont toujours en hausse.
Les prix continueront-ils d’augmenter?
Il est important de noter que la hausse des ventes de 22 % d’une année à l’autre est directement attribuable à la faiblesse du marché immobilier canadien à la même période l’année dernière.
Alors que les ventes résidentielles ont augmenté de 3,7 % en janvier par rapport à décembre, elles sont toujours en dessous de la moyenne des dix dernières années si on les compare d’une année à l’autre.
Nous avons peut-être l’air de nous répéter, mais le marché du printemps 2024 serait quasi certainement stimulé par une baisse des taux d’intérêt de la Banque du Canada. Si elle décidait de le faire, les Canadiens pourraient être plus enclins à revenir sur le marché, et les ventes pourraient continuer à augmenter.