L’Association canadienne de l’immobilier (ACI) a révisé ses prévisions des ventes résidentielles qui seront réalisées par l’entremise des systèmes MLS® des chambres et associations immobilières canadiennes et des prix moyens des propriétés pour 2023 et 2024.
Comme prévu, les ventes résidentielles au pays ont surgi en avril 2023. Les acheteurs qui hésitaient ont réagi à deux facteurs : les taux d’intérêt, qui semblaient avoir atteint un sommet, et la valeur des propriétés, qui atteignait son niveau le plus bas.
Puisque la Banque du Canada a subitement mis fin à sa pause sur les hausses de taux en juin, et qu’elle a augmenté de nouveau ses taux en juillet (sans préciser si elle avait terminé), une grande incertitude plane de nouveau sur le marché de l’habitation.
Cependant, avant même la reprise des hausses de taux, le récent rebond des ventes avait déjà montré des signes de fléchissement. La plus forte augmentation des ventes d’un mois à l’autre a été enregistrée en avril, suivie d’une augmentation plus faible de moitié en mai, puis d’une légère hausse de 1,5 % en juin. Cette situation s’explique probablement par le fait que les nouvelles inscriptions avaient atteint leur niveau le plus bas en 20 ans, ce qui a entraîné des hausses de prix d’un mois à l’autre en avril, mai et juin. Ces hausses n’ont été dépassées que par celles observées pendant la période la plus forte du marché, soit la pandémie de la COVID-19.
Le nombre de nouvelles inscriptions rattrape maintenant celui des ventes, mais cette évolution ne devrait pas donner lieu à de nouvelles hausses importantes des ventes. En effet, certains acheteurs vont probablement se replier, comme ils l’ont fait en 2022, pour attendre des signes supplémentaires de la part de la Banque du Canada et connaître les données sur lesquelles elle fonde sa politique. À plus long terme, on observe également un consensus progressif quant au fait que les taux ne seront pas seulement plus élevés, mais qu’ils le resteront probablement plus longtemps, jusqu’en 2024.
Par conséquent, l’ACI a revu à la baisse ses prévisions des ventes résidentielles en 2023 et 2024, comparativement à ce qu’elle prévoyait en avril 2023, ainsi que l’évolution des prix. Il ne faut pas en conclure que les prix devraient nécessairement recommencer à baisser d’un mois à l’autre, mais plutôt qu’ils devraient se stabiliser ou augmenter à un rythme plus lent qu’au cours des derniers mois.
Quelque 464 239 propriétés devraient changer de mains par l’entremise des systèmes MLS® canadiens en 2023, soit une baisse de 6,8 % par rapport à 2022. Il s’agit en général d’une révision à la baisse par rapport aux deux prévisions nationales précédentes de l’ACI. En effet, la reprise des ventes dans la plupart des régions du pays, déjà ralentie par un manque d’offre, devrait être interrompue par les récentes augmentations des coûts d’emprunt et l’incertitude que ces hausses estivales des taux d’intérêt créeront pour la suite, à l’automne.
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Le prix moyen d’une propriété à l’échelle nationale devrait baisser légèrement de 0,2 % d’une année à l’autre en 2023 pour atteindre 702 409 $. Ce chiffre est plus élevé que les prévisions précédentes de l’ACI pour deux raisons : l’augmentation de la composition des ventes dans les régions à prix élevé, soit le Lower Mainland de la Colombie-Britannique et la région du Grand Toronto, ainsi qu’une croissance des prix plus forte que prévu dans l’ensemble du pays au cours du deuxième trimestre de 2023. Toutefois, si les prévisions annuelles ont été revues à la hausse, l’évolution des prix à compter de maintenant devrait être moins abrupte.
Les ventes résidentielles nationales devraient augmenter de 11,2 % en 2024, pour atteindre 516 072 unités, alors que les marchés de l’habitation continuent de revenir à la normale et que la politique monétaire évolue vers une position plus neutre. Selon cette prévision, l’activité se situera dans sa moyenne décennale, en dessous de 2007, 2016, 2020 et 2021.
Le prix moyen d’une propriété à l’échelle nationale devrait augmenter encore de 3 % entre 2023 et 2024 pour atteindre environ 723 250 $. Ce résultat est proche de celui du deuxième trimestre de 2023. Ainsi, on prévoit généralement une stabilisation des prix jusqu’à ce que les taux d’intérêt commencent à baisser.