La Banque du Canada a relevé le taux cible du financement à un jour de 50 points de base, pour le porter à 3,75 %. Elle poursuit sa politique de resserrement quantitatif et signale que, étant donné que l’inflation et les attentes d’inflation sont élevées, et que des pressions continues s’exercent sur la demande dans l’économie, le taux directeur pourrait augmenter davantage.
À la suite de l’annonce, les marchés financiers envisagent déjà de nouvelles hausses des taux d’intérêt d’au moins 25 à 50 points de base jusqu’au troisième trimestre de 2023.
La Banque reconnaît que l’inflation à travers le monde reste élevée et généralisée. Cette situation reflète la vigueur de la reprise mondiale au sortir de la pandémie, les perturbations des chaînes d’approvisionnement, ainsi que le prix élevé des produits de base attribuable à la guerre en Ukraine. Les tensions financières s’accentuent dans certaines économies, alors que la force du dollar américain amplifie les pressions inflationnistes dans de nombreux pays. En raison du resserrement de la politique monétaire internationale, la Banque prévoit un fort ralentissement de l’économie mondiale en 2023.
Selon la Banque, l’économie au Canada demeure en situation de demande excédentaire et les marchés du travail restent tendus. La demande de biens et de services dépasse encore la capacité de l’économie à y répondre et exerce ainsi une pression à la hausse sur l’inflation au pays. Malgré la baisse de postes vacants par rapport au sommet atteint, ils demeurent nombreux, et les entreprises font encore état de pénuries de main-d’œuvre généralisées. Cette situation, combinée à la demande excédentaire créée en raison de la réouverture complète de l’économie et la fin des restrictions de la pandémie, a entraîné une flambée des prix des services.
La Banque a également souligné que les taux augmentés commencent à devenir apparents dans les secteurs de l’économie qui sont sensibles aux taux d’intérêt, dont le logement et les biens coûteux. Selon les attentes de la Banque, « la contraction de l’investissement résidentiel, qui a commencé au deuxième trimestre de l’année, devrait se poursuivre dans la première moitié de 2023 » et les prix « devraient continuer de diminuer, surtout dans les marchés qui ont connu des hausses plus importantes durant la pandémie ». La Banque prévoit toutefois que les effets de la hausse des taux prendront du temps à se propager au sein de l’économie. Puisque le rythme de la croissance économique au Canada commence à ralentir, il est prévu que la croissance stagnera plus tard cette année et au cours du premier trimestre de 2023. Elle passera d’un peu plus de 3 % en 2022 à un peu moins de 1 % en 2023, puis connaîtra une modeste augmentation de 2 % en 2024.
Alors que l’inflation mesurée par l’indice des prix à la consommation (IPC) est descendue en septembre en raison de la chute des prix de l’essence, elle demeure bien au-dessus de la fourchette cible de la Banque et s’est généralisée. En effet, presque deux tiers des composantes de l’IPC ont augmenté de plus de 5 % au cours de la dernière année. L’augmentation du coût d’habitation et du prix des aliments « pèse sur les budgets des ménages et met de nombreuses familles canadiennes en difficulté. » Au fur et à mesure que l’économie réagit à la hausse des taux d’intérêt, que les prix élevés des produits de base diminuent et que les perturbations des chaînes d’approvisionnement s’atténuent, il est prévu que l’inflation passera d’environ 7 % au quatrième trimestre de 2022 à environ 3 % à la fin de 2023 et qu’elle revienne à 2 % à la fin de 2024.
Les grandes banques à charte canadiennes affichent actuellement des prêts hypothécaires de cinq ans à un taux fixe spécial d’environ 5,54 %. Les acheteurs peuvent souvent négocier le taux d’intérêt de leur prêt hypothécaire en fonction de leur solvabilité et des autres services bancaires que leur fournit le prêteur hypothécaire.
Le taux minimal d’admissibilité pour tous les prêts hypothécaires est le plus élevé entre le taux du contrat hypothécaire + 2 % ou 5,25 %, tel qu’établi par le Bureau du surintendant des institutions financières (BSIF) et le ministère des Finances. Le seuil du taux de simulation de crise pour les taux d’intérêt hypothécaires fixes et variables est donc maintenant d’environ 7,5 % pour les nouveaux emprunteurs. Tous les demandeurs de prêt hypothécaire doivent être admissibles à un prêt assorti d’un taux d’intérêt égal au taux de financement de référence sur cinq ans, même si la durée du prêt est inférieure à cinq ans.
La prochaine annonce de la Banque du Canada sur le taux directeur est fixée au 7 décembre 2022. La Banque publiera sa prochaine projection complète pour l’économie et l’inflation, ainsi qu’une analyse des risques connexes, dans le Rapport sur la politique monétaire qui paraîtra le 25 janvier 2023.