Récemment, nous avons décerné notre troisième Prix canadien REALTORS Care® annuel à Carolyn Swinson de Toronto en reconnaissance de son travail remarquable comme bénévole auprès de MADD Canada. Carolyn s’est lancée dans le bénévolat peu après le décès de son fils, Rob, en 1993, percuté par un conducteur aux facultés affaiblies. Depuis, elle a occupé différents postes de bénévole auprès de MADD, devenant au fil du temps une militante indispensable du mouvement de lutte contre la conduite avec facultés affaiblies et un soutien inestimable pour les autres victimes de ce fléau.
Au début de l’année, j’ai eu l’honneur de m’entretenir avec Carolyn. Je vous livre ici quelques extraits de notre conversation. Si vous êtes courtier ou agent immobilier et que vous souhaitez contribuer significativement à une œuvre de bienfaisance ou à une cause qui vous tient à cœur, ne manquez pas de lire la suite!
Depuis combien de temps êtes-vous détentrice du titre REALTOR®?
Depuis 1984. Ça fait quand même quelques années; assez longtemps pour constater les nombreuses fluctuations du marché.
Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans la profession?
J’aime la compagnie des gens. Je trouve une grande satisfaction à apprendre à connaître les gens et à leur trouver la maison idéale. Juste pour vous dire, j’ai gardé des relations avec certains de mes clients de ma première année dans l’immobilier!
Comment arrivez-vous à allier votre carrière dans l’immobilier et le bénévolat?
Je ne crois pas que j’aurais pu faire autant de bénévolat avec MADD si j’exerçais dans un autre domaine, parce que ça demande de la flexibilité. En général, j’arrive à régler beaucoup de choses très tôt le matin, une période plutôt creuse dans l’immobilier.
J’essaie de garder séparés mes activités immobilières et le bénévolat que je fais avec MADD. En toutes circonstances, si je suis avec des clients, ce sont mes clients qui ont la priorité.
Votre bénévolat auprès de MADD Canada vous a-t-il aidé dans votre deuil?
Je ne suis pas du genre à attendre les mains croisées que les choses se fassent. Si je vois quelque chose qui doit être fait, j’agis.
Au fil des ans, j’ai raconté ce que ma famille a vécu aussi souvent que possible pour essayer de dissuader le plus grand nombre de personnes possibles de ne pas prendre le volant en état d’ébriété. C’est toujours très difficile de parler de ce qui est arrivé. J’ai perdu mon fils il y a 25 ans, mais la douleur est toujours intacte. Malgré tout, je pense qu’une histoire vécue racontée fait mieux passer le message que des statistiques. En plus, ça crée une catharsis, en quelque sorte.
Qu’est-ce qui nourrit votre implication bénévole?
Le plus satisfaisant jusqu’ici, c’est le soutien que j’apporte aux autres victimes. Beaucoup sont devenus comme une deuxième famille.
L’autre chose qui me stimule, c’est l’acquittement pour vice de forme de la femme qui a tué mon fils, alors que son taux d’alcoolémie était de 200. C’était vraiment incompréhensible pour nous. Heureusement, le gouvernement fédéral étudie actuellement un projet de loi – C-46 – sur l’alcool au volant, mais qui comprend des dispositions pour des alcotests obligatoires. Comme ça, dans un scénario semblable à celui de la personne qui a tué mon fils, la personne serait obligée de passer un alcotest, tout simplement. Alors si nous réussissons à rendre l’alcotest obligatoire avec l’adoption du projet de loi C-46, je penserai peut-être à me retirer un peu. C’est tout ce que ma famille et moi attendons depuis 25 ans.
Quel est votre message aux autres courtiers et agents qui s’intéressent au bénévolat?
Rien n’est plus satisfaisant que de faire du bénévolat et de redonner à la collectivité. Ça rend vraiment heureux.
Toutes nos félicitations à Carolyn et à tous les finalistes de cette année. Connaissez-vous un membre de l’ACI qui est engagé dans sa collectivité et qui mérite d’être reconnu à l’échelle nationale? En septembre, soyez à l’affût de l’annonce de la période de proposition des candidatures pour notre prix de 2019.