Selon Aaron Lillie, dirigeant d’agence à Barrie, en Ontario, les courtiers et agents immobiliers peuvent en faire bien davantage pour aider les personnes en situation de handicap à acheter ou à vendre une propriété. De plus, dans le contexte actuel, la pénurie de logements dans tout le pays rend encore plus difficile l’accès au marché pour ces personnes.
« Il est très rare de trouver une propriété qui soit, disons, “entièrement accessible” », indique M. Lillie, qui est devenu quadriplégique après avoir subi une fracture du cou en plongeant dans le lac Muskoka, en 2007. « En ce qui concerne l’accessibilité des lieux, il existe tellement de types de handicaps et de degrés de gravité qu’il est impossible de construire un modèle de propriété qui convienne à toutes les situations.
Cependant, les logements peuvent être adaptés, et ce message doit être diffusé davantage », ajoute-t-il.
Lorsqu’un courtier ou agent inscrit une propriété, il doit inclure des informations sur la façon dont elle peut être modifiée pour convenir aux personnes qui vivent avec un handicap. Il peut s’agir par exemple d’une chaise d’escalier (qui se déplace sur un rail), de portes qui peuvent être élargies pour permettre l’accès aux fauteuils roulants, de meubles-lavabos modifiés, d’un espace pour installer une douche sans rebord dans la salle de bains, ou encore de la possibilité d’abaisser les comptoirs de la cuisine et de poser des étagères coulissantes pour faciliter la préparation des repas.
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Selon M. Lillie, certains courtiers ou agents oublient d’inclure les personnes en situation de handicap dans la préparation de leur matériel de marketing, ce qui complique la recherche ou la vente d’une propriété pour ces personnes.
Conseil : Il existe des mesures que vous pouvez prendre pour améliorer l’accessibilité de votre site Web. Les Règles pour l’accessibilité des contenus Web (WCAG) sont des normes internationalement reconnues pour accroître l’accessibilité du contenu en ligne. De plus, pas besoin d’être un codeur expert. Découvrez quelques conseils pour partir du bon pied, comme l’ajout de texte de remplacement aux images afin que les personnes qui utilisent une technologie de lecture d’écran bénéficient d’une expérience la plus holistique possible.
Les deux principales caractéristiques que cherchent les clients en situation de handicap sont les solutions d’accès à la propriété, afin qu’ils puissent entrer chez eux et en sortir en toute sécurité, et les solutions dans la salle de bains, explique M. Lillie.
Utiliser la technologie
Dexter Wilkie, agent immobilier à Halifax, affirme que la technologie a facilité la présentation de propriétés aux personnes qui vivent avec un handicap.
« Tout dépendant du client, nous pouvons répondre à ses besoins, par exemple, en effectuant une visite guidée audio pour [les personnes malvoyantes ou aveugles], une visite guidée vidéo et des visites virtuelles [YouTube ou médias sociaux] si la propriété n’est pas accessible à pied, dit-il. J’ai récemment présenté un terrain brut vacant à un client au moyen d’un drone, car la personne ne pouvait pas marcher sur la propriété. »
Jeffrey Kerr, dirigeant d’agence à Toronto, reconnaît que la technologie a profondément changé le cours des affaires.
« La technologie a véritablement transformé le secteur, car elle permet à la plupart des acheteurs, dont [les personnes en situation de handicap], de visiter des propriétés à distance [l’exception étant les personnes aveugles ou malvoyantes], explique M. Kerr. Les visites virtuelles, les visites vidéo, les photos et les plans d’étage permettent aux gens d’évaluer facilement une propriété en ligne avant de prendre rendez-vous pour une visite en personne. Ces options sont particulièrement efficaces en hiver, lorsqu’il y a beaucoup de neige au sol, ce qui rend les déplacements plus difficiles pour les personnes qui dépendent de dispositifs de mobilité. »
Dans l’épisode 20 de REAL TIME, Brad McCannell, vice-président de l’accès et de l’inclusion à la Fondation Rick Hansen, examine les tendances et les possibilités liées à la conception universelle. Écoutez l’épisode.
Un marché immobilier plus équilibré, comme celui dans lequel nous nous trouvons actuellement, pourrait être plus favorable aux acheteurs qui cherchent une propriété accessible, ou pouvant être modifiée pour répondre à leurs besoins, contrairement au marché en ébullition que nous avons connu ces dernières années, dans lequel les propriétés se vendaient en un jour ou deux. Prendre le temps nécessaire pour évaluer une propriété – par exemple, consulter un ergothérapeute, un inspecteur ou un expert en modification de propriété – n’est pas toujours possible dans un marché actif.
Katherine Minovski, dirigeante d’agence à Unionville, en Ontario, dit qu’elle recommandera des entrepreneurs à ses clients, mais que le coût élevé des matériaux et de la main-d’œuvre pour les rénovations ou les modifications est un autre défi actuel attribuable aux problèmes de chaîne d’approvisionnement, causés par la pandémie, et aux pressions inflationnistes. L’offre de logements est également un problème, dit-elle, surtout les maisons de plain-pied et les logements au premier étage, qui peuvent être modifiés plus facilement afin de les rendre accessibles. L’accès facile au stationnement et aux commodités est également un défi.
Si un client est une personne sourde, malentendante ou membre de la communauté des personnes sourdes, il peut être utile de lui fournir un imprimé des statistiques d’une propriété avant la visite. Vous pouvez également communiquer par écrit sur place (au moyen d’un bloc-notes, d’un cellulaire ou d’une tablette). Lors de transactions plus complexes, vous pouvez envisager de faire appel à un interprète en langue des signes québécoise (LSQ).
Il existe de nombreuses formes d’invalidité
M. Kerr dit qu’il constate une augmentation du nombre de demandes pour des logements accessibles. Comme M. Lillie, il souligne que chaque situation d’invalidité est unique et qu’il est donc important de discuter avec le client pour bien comprendre ses besoins.
M. Kerr et M. Lillie précisent également que le nombre de personnes âgées augmente – 23 % de la population du Canada aura plus de 65 ans d’ici 2030 – et la plupart d’entre elles souhaitent à la maison. En vieillissant, elles auront donc besoin de mesures d’adaptation à leur domicile.
Demandez à votre client quels sont ses besoins (ne présumez jamais), afin de pouvoir l’aider à chaque étape du processus et veiller à ce que ses besoins soient comblés de manière intègre.
Avez-vous déjà servi un client qui cherchait un logement accessible? Faites-nous part de vos connaissances et de votre expérience dans la section des commentaires ci-dessous!
