Pour de nombreux Canadiens, une propriété représente un actif sûr et stable et un investissement dans leur avenir.
Malgré les problèmes d’accession au logement dans tout le pays, les recherches montrent que l’accession à la propriété peut jouer un rôle important dans la réduction des inégalités, et que les avantages s’étendent aux propriétaires de tous les échelons de revenus, de tous les âges et de toutes les régions.
Les Canadiens à faible revenu profitent le plus d’être propriétaires
Ce phénomène ne se limite pas aux ménages à revenu élevé – en fait, les avantages sont plus importants pour les ménages à faible revenu, selon les données présentées dans notre livre blanc récemment publié, Le dividende de la propriété pour les Canadiens. Pour bon nombre de ménages canadiens à faible revenu, la résidence principale est souvent leur seule source de richesse, ce qui veut dire que les avantages sont encore plus prononcés.
« Les propriétaires ont un avoir net plus élevé, ce qui est statistiquement prouvé », déclare Cliff Stevenson, président de l’ACI. Mais il s’agit aussi d’accroître l’égalité, ce qui entraîne des retombées sur les communautés et les quartiers.
« Un foyer procure bien plus qu’un simple toit – il procure de l’assurance, un sentiment d’appartenance », déclare M. Stevenson. « Être propriétaire comporte des avantages financiers, mais lorsqu’il est question de réduire les inégalités grâce à l’accession à la propriété, ces avantages sont considérables. Et, quel que soit le prix de votre propriété, vous bénéficiez de l’appréciation du marché; de la possession d’un actif qui vous aide à accéder à des véhicules financiers. »
Pour les 8,5 millions de ménages canadiens dont le revenu est inférieur à 56 495 $, le logement représente près de la moitié de leur valeur nette totale. Donc, selon le livre blanc, l’accession à la propriété pour les familles à revenu faible et moyen est essentielle pour réduire les inégalités à l’échelle du pays, notamment pour les nouveaux Canadiens et les membres de la génération Y.
Une étude effectuée par Professionnels hypothécaires du Canada en 2018 (qui s’appuie sur des données tirées de l’enquête LeForge sur les prix du logement et de l’enquête sur les dépenses des ménages de Statistique Canada) démontre non seulement que les avantages financiers de la propriété se comparent favorablement aux autres options de logement, mais qu’ils étaient même supérieurs pour les ménages à plus faible revenu. Et ces conclusions s’appliquent même aux avoirs non fonciers, ce qui reflète une plus grande propension à épargner et à investir chez les propriétaires.
« On discute souvent du prix élevé d’une propriété de taille moyenne au Canada, mais même les propriétés et les marchés à prix plus bas procurent des avantages au chapitre de l’égalité – l’important est d’entrer sur le marché de l’habitation. Nous savons que la valeur des propriétés augmente au fil des ans », dit M. Stevenson. Selon lui, même les acheteurs d’une première propriété qui entrent sur le marché du logement à un prix beaucoup plus bas en bénéficient toujours au chapitre de l’égalité.
La propriété est un actif qui augmente la valeur nette
L’Enquête sur la sécurité financière menée par Statistique Canada en 2019 a révélé que les résidences principales représentent plus du tiers de la valeur totale des actifs canadiens. Pour les familles propriétaires de leur habitation, la valeur médiane de leur résidence principale a doublé de 1999 à 2019. À mesure que la valeur des résidences principales a augmenté, la valeur nette médiane des familles au pays a connu une hausse proportionnelle.
« Les avantages financiers sont immenses », explique Lisa Patel, présidente de la Toronto Regional Real Estate Board et membre du comité des affaires fédérales de l’ACI. « Il s’agit d’une classe d’actif stable qui peut offrir un moyen simple de bâtir votre patrimoine et d’épargner pour votre retraite. »
Si les propriétaires sont tenus de rembourser un prêt hypothécaire, ils profitent aussi d’une classe d’actif dont la valeur ne cesse de s’accroître. « Vous créez un patrimoine pour votre famille, vos enfants, vos petits-enfants, les gains financiers sont donc nombreux et variés », déclare Mme Patel. « Il s’agit d’un investissement fiable à long terme par rapport aux marchés boursiers. »
À titre d’exemple, en 2015 Habitat pour l’humanité – un organisme à but non lucratif qui aide les communautés locales à répondre à divers besoins en matière de logement et qui apporte son soutien au logement abordable dans le monde entier – a réalisé une enquête auprès de 402 ménages qui possèdent une demeure Habitat dans l’État du Minnesota. Plus de la moitié des personnes interrogées ont déclaré des gains financiers après avoir emménagé dans une maison Habitat, ainsi qu’une réduction de 20 % du recours aux subventions gouvernementales.
Il est ressorti d’une étude réalisée en 2013 sur un programme américain de prêts hypothécaires renommé – fruit d’une collaboration entre des chercheurs d’une université coréenne et de deux universités américaines – que si les personnes interrogées restaient propriétaires de leur demeure pendant au moins trois ans, les propriétaires à revenu faible et moyen voyaient leur valeur nette, y compris leurs actifs non fonciers, augmenter plus que celle des locataires. Ces résultats ont même été confirmés pendant la récession de 2008-2009.
Tous les groupes d’âge en profitent
Ces avantages financiers sont constatés aussi dans tous les groupes d’âge, des jeunes acheteurs d’une première propriété aux retraités. Il ressort de l’Enquête sur la sécurité financière de 2019, menée par Statistique Canada, que la propriété présente d’importants avantages financiers pour tous les groupes d’âge.
« Si vous achetez une propriété et que vous la gardez pendant toute la période d’amortissement, au bout du compte, elle est payée », déclare Jill Oudil, présidente élue de l’ACI. « Cela vous aide non seulement pendant la période où vous êtes propriétaire de votre demeure, mais aussi pendant vos années de retraite. » Il s’agit d’un aspect encore plus important, car les gens ont tendance à vivre plus longtemps que les générations précédentes.
Mais à mesure qu’ils accumulent de la valeur nette, ils ont aussi la possibilité d’améliorer leur situation, par exemple en passant d’une copropriété à une maison jumelée. Ou bien, une fois rendus à la retraite, ils peuvent acheter une maison de la même valeur plutôt que d’acheter une maison plus coûteuse, en emménageant dans une maison de campagne plus spacieuse, et ce, sans s’endetter.
« Plus vous pouvez commencer jeune, mieux c’est », déclare Mme Oudil. « Si vous avez besoin d’un colocataire, allez-y. Ce n’est peut-être pas votre objectif ou votre préférence, mais ce choix aide les gens à faire leur entrée sur le marché. Ou encore, une famille peut acheter une propriété, vivre au sous-sol pendant quelques années et louer le rez-de-chaussée pour commencer à se constituer un patrimoine. »
« Pour un ménage à faible revenu, une propriété augmente le niveau des investissements dont il dispose, et fait croître l’actif à long terme », déclare Mme Oudil. « Ce qui, à son tour, apporte un sentiment de détermination et de satisfaction de soi, et produit ensuite un effet positif sur la famille et la communauté. »
Des recherches appuient l’accession à la propriété comme objectif de politique
Il faut toutefois retenir que l’accession à la propriété n’est pas une panacée. Il n’y a aucune garantie de sécurité financière et ce n’est pas nécessairement la bonne réponse (ou la seule réponse) pour tous les Canadiens. Cependant, les recherches menées au Canada et dans le monde entier démontrent que les avantages financiers de l’accession à la propriété peuvent être importants, et ce, quels que soient le revenu, l’âge et la situation géographique des acheteurs.
En effet, le dividende financier « est un élément crucial qui explique pourquoi les gouvernements ont toujours favorisé l’accession à la propriété », comme en fait état le livre blanc, et « pourquoi ce serait une erreur de renoncer à cet objectif ».
L’accession à la propriété demeure la plus importante source de richesse au Canada, procurant une valeur nette et une sécurité financière à des millions de ménages à revenu faible ou moyen. Ainsi, bien qu’il y ait encore beaucoup de débats sur la meilleure façon de permettre à tous les Canadiens d’accéder à la propriété, les recherches démontrent pourquoi cet objectif est extrêmement important.