Il semble que les acheteurs canadiens hésitent à sortir de leur hibernation.
Si l’on compare le nombre de propriétés vendues en avril et en mars, on constate que le nombre de transactions a baissé de 1,7 %.
Lorsqu’on compare les données d’une année à l’autre, les ventes de propriétés ont augmenté de 10,1 % en avril 2024 par rapport à avril 2023, mais, comme toujours, il est important de garder en tête que les comparaisons d’une année à l’autre offrent de bons points de référence, tandis que les comparaisons d’un mois à l’autre permettent d’analyser les tendances.
Avant d’examiner ce qui explique les tendances actuelles, rappelons-nous comment nous en sommes arrivés là :
- en avril 2023, les nouvelles inscriptions étaient à leur plus bas niveau depuis 20 ans;
- les acheteurs se sont soudainement retrouvés sur le marché, ce qui a entraîné une croissance des prix qui n’avait pas été observée depuis le milieu de 2020 jusqu’au début de 2022;
- la Banque du Canada a ensuite haussé les taux à deux reprises au cours de l’été 2023, ce qui a effectivement freiné la croissance;
- la Banque du Canada a dit explicitement qu’elle ne souhaite pas que le prix des propriétés augmente de nouveau.
Pourquoi les ventes résidentielles ont-elles diminué en avril?
Selon Shaun Cathcart, économiste principal de L’Association canadienne de l’immobilier (ACI), dans le dernier Rapport sur le marché de l’habitation de l’ACI (version intégrale ci-dessous, en anglais seulement), un marché en effervescence était beaucoup moins probable cette année parce que « nous avons une offre plus saine d’inscriptions sur le marché ».
« Il y a 30 000 inscriptions de plus à ce moment-ci de l’année que l’an dernier, et les nouvelles inscriptions sont revenues à des niveaux normaux à ce stade-ci », a indiqué M. Cathcart. En avril, le ratio national des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions a chuté à 53,4 %, ce qui indique un marché « équilibré », inférieur à la moyenne nationale à long terme de 55 %.
Ce qui se passe peut-être, a-t-il ajouté, c’est que de nombreux acheteurs potentiels canadiens attendent concrètement une baisse des taux d’intérêt, qui pourrait ne pas se profiler à l’horizon avant la fin de juillet.
Donc, en résumé, même s’il y a plus de propriétés sur le marché, les acheteurs canadiens hésitent encore plus par rapport à l’an dernier, peut-être jusqu’à ce qu’ils soient convaincus que les taux d’intérêt sont à la baisse.
Les prix des propriétés canadiennes demeurent pratiquement inchangés
Un plus grand nombre de propriétés et moins de ventes ont contribué à la stabilité des prix en avril. L’ACI a déclaré que le ralentissement des ventes, malgré un plus grand nombre de nouvelles inscriptions, a entraîné une hausse marquée de 6,5 % du nombre total de propriétés sur le marché, mais l’Indice des prix des propriétés MLS® (IPP MLS®) – l’outil le plus avancé et le plus précis pour évaluer les niveaux et les tendances des prix des propriétés dans un quartier – est demeuré le même en avril comparativement à mars.
« L’augmentation du nombre d’inscriptions donne lieu aux conditions de marché les plus équilibrées à l’échelle nationale depuis avant la pandémie, précise James Mabey, nouveau président du conseil d’administration de l’ACI de 2024-2025. Les taux hypothécaires demeurent élevés et beaucoup de gens peinent toujours à pénétrer le marché, mais pour ceux qui sont en mesure de le faire, c’est le premier marché printanier depuis un certain temps où ils peuvent évaluer l’offre, prendre leur temps et exercer un certain pouvoir de négociation. »
L’Indice des prix des propriétés MLS® (IPP MLS®) national et composé non désaisonnalisé a diminué de 0,9 % d’une année à l’autre, soit la première baisse enregistrée depuis juillet dernier. « Cela reflète principalement la hausse des prix en avril 2023, ce qui n’a toujours pas eu lieu en 2024 », a déclaré l’ACI dans son rapport mensuel.
En avril 2024, le prix moyen réel des propriétés vendues au pays était de 703 446 $, une diminution de 1,8 % par rapport à avril 2023.
En ce qui concerne le processus d’achat ou de vente d’une propriété dans ces conditions, M. Mabey a un conseil à donner : « Les conditions du marché varient d’un bout à l’autre du pays, alors si vous songez à acheter ou à vendre une propriété cette année, vous devriez communiquer avec un courtier ou agent immobilier de votre région dès aujourd’hui. »