Il existe plusieurs raisons pour lesquelles les gens louent une propriété plutôt que d’en acheter une, et ce n’est pas toujours une question d’argent (bien que cela puisse être un facteur important). Qu’ils éprouvent de l’incertitude face à un emploi ou un quartier ou qu’ils attendent que le marché s’effondre pour réaliser une bonne affaire, les acheteurs potentiels ont plusieurs raisons de reporter l’achat probablement le plus important de leur vie.
La communauté immobilière canadienne doit donc réussir à découvrir ces raisons, puis montrer aux acheteurs potentiels qu’il y existe d’autres stratégies. La décision d’un client variera en fonction du marché dans lequel il se trouve. Il ne serait pas très pratique de comparer le marché de l’habitation de Vancouver, en Colombie-Britannique à celui de Sudbury, en Ontario ou à celui de Calgary, en Alberta. Cependant, les marchés possèdent quelques thèmes communs.
« Habituellement, lorsqu’un client hésite, c’est parce qu’il vient tout juste de déménager dans une nouvelle ville ou d’immigrer, et qu’il ne veut pas faire une dépense importante sans être tout à fait certain de vouloir habiter dans ce quartier », affirme Conrad Rygier, membre de l’ACI chez Right at Home Realty Inc.
Dans ces situations, il recommande à ses clients de louer pendant la première année, jusqu’à ce qu’ils connaissent la ville. Ils pourront alors commencer à chercher une propriété dans les quartiers qu’ils préfèrent. Mais, si le client est déjà locataire et qu’il hésite à acheter, c’est souvent une question de financement.
Si le client a un emploi, qu’il a un revenu régulier et qu’il peut se permettre d’acheter, M. Rygier recommande de le faire maintenant — et souligne que le fait d’attendre présente des risques. « La majorité des gens ne gagne pas suffisamment d’argent pour couvrir l’inflation de la valeur des propriétés. Chaque année, l’inflation (tout dépendant du marché) peut varier de 5 % à 15 ou 20 % dans le cas des propriétés haut de gamme », ajoute-t-il. « S’ils attendent, ils s’assurent de débourser davantage pour la même propriété. »
Mais le plus gros problème, selon lui, est que bon nombre de personnes ne peuvent pas se permettre d’acheter, surtout dans des endroits comme Toronto, Vancouver et Victoria. Beaucoup de locataires veulent rester en ville, et estiment que leur seule option est de continuer à louer ou de déménager en banlieue et de faire la navette. Mais, souligne M. Rygier, même les prix en banlieue augmentent, tout comme les loyers.
« Sur le marché immobilier de Toronto, les prix des condos ont grimpé en flèche. En fait, le marché des condos menait le secteur à la fin de 2018, grâce à une hausse de 11,4 % d’une année à l’autre », écrit Pierre Carapetian, membre de l’ACI chez Pierre Carapetian Group Realty Ltd., sur un blogue.
Souvent, la décision d’acheter se résume à la capacité du client de verser une mise de fonds. C’est pourquoi tant de jeunes adultes continuent de vivre chez leurs parents pendant la vingtaine alors qu’ils économisent pour leur première maison.
Cependant, les jeunes n’ont pas tous l’option d’emménager avec leurs parents. Ils peuvent par contre tirer avantage du Régime d’accession à la propriété du gouvernement. Ce programme permet aux acheteurs d’une première maison d’effectuer un retrait libre d’impôt de leur Régime enregistré d’épargne-retraite (REER) pour une mise de fonds et leur donne 15 ans pour rembourser le montant du retrait en entier.
À la suite des efforts de lobbying déployés par la communauté immobilière, le gouvernement fédéral a fait passer la limite de retrait de 25 000 $ à 35 000 $ dans le cadre du budget de 2019; ce montant s’élève à 70 000 $ pour un couple. Le gouvernement offre aussi plusieurs incitatifs pour aider les acheteurs d’une première propriété à réduire leurs paiements hypothécaires mensuels sans toutefois augmenter leur mise de fonds. (Découvrez si votre client y est admissible.)
Bien sûr, les acheteurs potentiels n’ont pas tous accumulé 35 000 $ dans un REER ou n’ont pas tous un conjoint avec qui partager les coûts. M. Carapetian recommande à ces acheteurs de comparer le montant de la mise de fonds minimale au prix de location d’un logement de taille similaire pendant un an. Une fois les chiffres comptabilisés, ils constateront peut-être que le montant qu’ils dépensent en loyer par année dépasse le montant d’une mise de fonds. Ils auront ainsi une nouvelle perspective.
C’est l’une des raisons pour lesquelles nous commençons à voir des nouveaux types d’ententes, comme deux personnes qui ne forment pas un couple, mais qui décident d’acheter une propriété ensemble. Ou des clients qui cherchent à acheter dans des quartiers en plein essor ou dans des endroits moins pratiques, comme ceux qui sont loin du transport en commun. Vous pouvez aider vos clients à découvrir les quartiers en plein essor grâce aux conseils du Salon de REALTOR.ca.
Mais, pour ceux qui attendent que les prix baissent, M. Rygier aime remettre les pendules à l’heure. « Il y a beaucoup de gens qui pensent que le marché va tourner et qu’ils feront une affaire en or », dit-il. « Je ne crois pas que cela se produira dans le sud de l’Ontario. Je pense que le marché ralentira et qu’il se stabilisera, mais même lors de l’effondrement du marché de l’habitation en 2007 et 2008, les prix de base n’ont pas vraiment chuté à Toronto. »
Pour aider vos clients à accéder à la propriété, invitez‑les à consulter le Parcours du processus d’achat de la Feuille de route en vue de l’achat d’une maison de l’ACI (vous pouvez aussi en commander des exemplaires en anglais, chinois, pendjabi, tagalog et français sur le Lien IMMOBILIERMC).