L’économie canadienne a connu une poussée d’inflation qui a suscité une grande inquiétude chez les entreprises, les consommateurs et les décideurs politiques. Avec la montée en flèche des prix des produits de consommation courante, tels que les aliments et l’essence, de nombreux Canadiens ressentent la pression et se rendent compte que l’inflation semble de plus en plus généralisée.
Quelles sont les causes de l’inflation?
L’une des principales causes de cette poussée d’inflation est la réaction de l’économie mondiale à la pandémie de la COVID-19 et les retombées des mesures de politique monétaire et fiscale. Les chaînes d’approvisionnement, la capacité de production des entreprises et les dépenses de consommation ont toutes été touchées. Avec la reprise des économies du monde entier, les prix ont augmenté en raison de la disparité entre l’offre et la demande de divers biens et services.
La guerre en Ukraine et le bouleversement qu’elle a provoqué sur les marchés mondiaux de l’énergie et des produits alimentaires ont également joué un rôle non négligeable dans la flambée des prix que nous connaissons actuellement.
Comment réagit la Banque du Canada?
Dans le cadre de l’un de ses principaux mandats, la Banque du Canada s’est efforcée de rétablir l’inflation dans sa fourchette cible de 2 %. Depuis mars 2022, la Banque a relevé le taux cible du financement à un jour de 450 points de base, le faisant passer de 0,25 % à 4,75 %, taux enregistré en juin 2023. Il s’agit de l’un des cycles de hausse des taux les plus rapides jamais enregistrés.
Toutefois, l’inflation étant largement supérieure au taux cible, il faudra peut-être plus de temps pour ralentir la croissance des prix. Les hausses de prix continuent d’être généralisées et les représentants de la Banque du Canada disent s’inquiéter du risque de voir l’inflation se maintenir au-dessus de la fourchette cible de 2 %.
Mais qu’entend-on exactement par inflation généralisée et comment peut-on espérer la maîtriser? Voyons comment les prix d’encore plus de biens et services courants sont en train d’augmenter, et discutons des tendances inflationnistes que la Banque du Canada envisage pour l’avenir.
Comment mesurons-nous l’inflation et où constatons-nous les hausses de prix?
Alerte au divulgâcheur : nous constatons des hausses partout.
Pour établir l’indice des prix à la consommation (IPC), Statistique Canada utilise un « panier fixe » de biens et services qui représentent les habitudes de dépenses des consommateurs canadiens. Le panier est composé d’environ 700 biens et services distincts que les Canadiens achètent habituellement et qui sont divisés en huit composantes majeures :
- Aliments – aliments achetés en magasin et au restaurant, y compris les boissons non alcoolisées;
- Logement – loyer et paiement hypothécaire, assurances, réparations et entretien, taxes foncières, services publics;
- Transports – véhicules, essence, assurances, réparations et entretien, transport en commun;
- Dépenses courantes, ameublement et équipement du ménage – téléphonie, Internet, garde d’enfants, meubles, produits de nettoyage, appareils électroménagers;
- Vêtements et chaussures – vêtements, chaussures, bijoux, nettoyage à sec;
- Soins de santé et soins personnels – ordonnances, soins dentaires, soins oculaires, coiffure, articles de toilette, soins de santé;
- Loisirs, formation et lecture – sports, divertissement, études, voyages et lecture;
- Boissons alcoolisées, produits du tabac et cannabis récréatif.
Contrairement aux dernières années, on a constaté des augmentations de prix dans l’ensemble des huit composantes en avril 2023, ce qui indique que l’inflation est généralisée et ne touche pas uniquement les secteurs typiques qui connaissent d’importantes fluctuations de prix, comme les produits alimentaires et les produits liés à l’énergie.
Alors que les prix des produits alimentaires, de l’essence et du logement continuent de faire les manchettes, plus de 80 % de tous les biens et services suivis par Statistique Canada pour établir l’IPC affichent une croissance des prix supérieure à 2 %, ce qui a une incidence sur la consommation et les habitudes de dépense.
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Les Canadiens doivent-ils s’inquiéter?
Les conséquences de l’inflation touchent différents groupes de personnes de diverses façons, et leurs attentes concernant l’inflation future peuvent également entraîner une hausse supplémentaire de l’inflation. Des enquêtes menées récemment par la Banque du Canada indiquent que les entreprises et les consommateurs canadiens s’attendent à ce que l’inflation continue d’être généralisée, et que l’IPC se maintienne au-dessus de 2 % pendant une bonne partie de l’année 2025.
Selon ces enquêtes, la plupart des Canadiens sont d’avis que la capacité de la Banque du Canada à rétablir l’inflation à sa fourchette cible est entravée par le niveau élevé des dépenses publiques et par les défis liés aux chaînes d’approvisionnement.
L’inflation élevée et la hausse des taux d’intérêt exercent une pression supplémentaire sur les Canadiens, en particulier sur ceux qui ont d’autres dettes à long terme.
En ce qui concerne le marché de l’habitation, la hausse des coûts de financement due à une politique monétaire restrictive augmente les coûts d’emprunt pour les personnes qui renouvellent leur prêt ou en obtiennent un nouveau. En 2022, la hausse rapide de ces coûts d’emprunt a contribué au ralentissement du marché de l’habitation.
En connaissant avec un peu plus de certitude le niveau que les taux d’intérêt doivent atteindre, nous constatons que les marchés de l’habitation tendent à remonter la pente. Toutefois, en raison des coûts de financement plus élevés, les Canadiens pourraient être amenés à réduire d’autres dépenses discrétionnaires, comme les voyages et les sorties au restaurant.