Le lundi 15 août, L’Association canadienne de l’immobilier (ACI) a publié ses statistiques nationales sur l’habitation pour le mois de juillet. Shaun Cathcart, économiste principal de l’ACI, fait le point sur l’état actuel des marchés de l’habitation au Canada et explique ce que les données signifient pour les membres.
Nous savons que la plupart des mesures du marché de l’habitation sont en baisse par rapport à l’année dernière. Reste maintenant à savoir nous connaîtrons une décélération ou une accélération de ce ralentissement. Un nombre croissant de points de données suggère la première hypothèse.
Les ventes de propriétés au Canada ont reculé de 5,3 % de juin à juillet, mais il s’agit d’une baisse moins prononcée qu’en mars, avril, mai et juin. Le ralentissement de cette tendance est une bonne chose; une stabilisation est-elle en vue?
En juillet, le nombre de nouvelles inscriptions a également baissé de 5,3 % d’une année à l’autre; les ventes dans plusieurs des mêmes marchés ont également diminué dans une même proportion, ce qui est une bonne chose.
Lors d’un tel rajustement du marché, on s’inquiète d’un surplus d’inscriptions sur le marché, mais la principale cause en question est le taux de chômage, qui est actuellement près d’un plancher record. Les propriétaires-vendeurs semblent vouloir rester en retrait pendant un certain temps, ce qui est essentiel pour empêcher un déséquilibre du marché.
À quoi ressemblerait un marché stable?
Le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions se situe à près de 50 % en ce moment – plus ou moins en ligne avec la moyenne – et plus important encore, il n’est pas en baisse. Devons-nous donc nous attendre à une certaine stabilisation aussi de ce côté?
Bien que le nombre total de propriétés sur le marché ait légèrement augmenté ces derniers mois, il reste historiquement bas. Un peu plus de trois mois (3,4 pour être exact) d’inventaire au niveau national à la fin du mois de juillet, c’est toujours techniquement un marché de propriétaires-vendeurs. L’augmentation d’un mois à l’autre des inscriptions actives nationales en juillet a également été la plus faible depuis janvier, ce qui constitue un autre ralentissement.
Et l’inflation?
Qu’est-ce qui cause tous ces changements? L’inflation[SD1] est demeurée élevée, à 7,6 % d’une année à l’autre en juillet, mais moins qu’en juin, et moins qu’en mai : une autre décélération.
Par conséquent, la Banque du Canada pourrait mettre fin à son cycle de resserrement un peu plus tôt que prévu; peut-être 75 points de base de plus cette année et, espérons pas plus.
Et enfin, les prix des propriétés : en juillet, l’Indice des propriétés MLS® global et composé a enregistré une baisse de 1,7 % par rapport à juin. Ce qui n’a pris personne par surprise. L’essentiel est que, une fois de plus, cette baisse a été plus faible que celle du mois de juin, qui avait été le premier signe d’une stabilisation du côté des prix.
En résumé :
- les ventes de propriétés semblent se stabiliser;
- les prix montrent également des signes de stabilisation;
- l’inflation montre enfin des signes de ralentissement;
- les hausses de la Banque du Canada sont bientôt terminées;
- l’offre de propriétés est toujours historiquement basse;
- l’offre risque d’augmenter puisque de nombreux propriétaires-vendeurs attendent encore un peu.
La combinaison de ces facteurs empêche le marché de se déséquilibrer.
La hausse des taux a exclu certains acheteurs du marché, mais d’autres préfèrent probablement attendre de voir les choses se stabiliser. C’est ce que les données nous indiquent de plus en plus.
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