On entend beaucoup parler des avantages financiers de la propriété, tels que la création d’un patrimoine et d’une richesse, mais les avantages sociaux ne sont pas toujours aussi évidents : rendre les gens plus heureux, en meilleure santé et plus engagés sur le plan social.
Être propriétaire présente des avantages non financiers
Un grand nombre travaux de recherche menés au Canada et dans le monde entier démontrent que la propriété contribue à accroître le niveau de bonheur et de satisfaction à l’égard de la vie chez les propriétaires et leur famille. Il en découle un large éventail de retombées d’ordre scolaire, sanitaire et socioculturel, que nous avons décrits dans notre récent livre blanc, Le dividende de la propriété pour les Canadiens.
Ces avantages non financiers ont des retombées sur l’ensemble de la collectivité et sur le tissu social, qui sont associées positivement à une culture de la propriété. Mais la propriété produit aussi des « externalités positives » dans le reste de la société, et ce, peu importe le profil démographique, l’origine ethnique et le niveau de revenu et l’âge.
Plusieurs raisons expliquent ce niveau plus élevé de satisfaction à l’égard de la vie, par exemple le sentiment de sécurité financière, une plus grande maîtrise de sa vie et une appartenance au milieu.
La propriété est source de fierté et de stabilité
C’est aussi le rêve canadien pour beaucoup. « Nous ne pouvons pas oublier cet élément – les gens ne viennent pas au Canada pour louer, mais bien pour devenir propriétaires », déclare Lisa Patel, présidente de la Toronto Regional Real Estate Board et membre du comité des affaires fédérales de l’ACI.
« La propriété s’accompagne d’une certaine fierté. Les courtiers et agents immobiliers ne vous vendent pas seulement une maison, ils vous vendent un foyer », explique-t-elle. Et si la propriété présente des avantages financiers, tels que la constitution d’un patrimoine et d’un avoir, elle contribue également à la création de collectivités plus dynamiques, car « ceux qui ont un chez-soi ont tendance à vouloir améliorer la qualité de vie de leur quartier ».
Si la fierté n’apparaît pas forcément dans le bilan, elle influe sur le comportement et les choix. Plusieurs études citées dans le livre blanc montrent que les propriétaires sont plus satisfaits de leurs conditions de vie et de leur existence en général, et ce, quels que soient les niveaux de revenus et les milieux socio-économiques.
Dans un sondage pancanadien mené en 2013 par la SCHL auprès de 326 ménages vivant dans un logement d’Habitat pour l’humanité, les propriétaires ont rapporté une amélioration du bien-être de leurs enfants et des sentiments de stabilité et de maîtrise. Parmi ces répondants, 70 % avaient vécu antérieurement dans une forme de logement locatif.
D’autres pays affichaient des résultats semblables. Un groupe de chercheurs en politiques publiques néerlandais a analysé les données de 2000-2001 de huit pays européens, et pour sept d’entre eux, il a constaté que les propriétaires étaient plus satisfaits de leurs conditions de vie que les non-propriétaires. Dans une autre étude européenne fondée sur des données provenant de 15 pays européens, une corrélation a été observée entre la propriété et une augmentation de la satisfaction globale à l’égard de la vie, quelle que soit la situation du ménage.
Meilleure santé et meilleurs résultats scolaires
Outre la satisfaction globale à l’égard de la vie, la constitution d’un patrimoine peut contribuer à la réalisation d’autres objectifs de vie, comme le paiement d’études supérieures. Il a été démontré que la stabilité et la sécurité de la propriété contribuent à un meilleur environnement familial et d’apprentissage, ce qui se traduit par de meilleurs résultats scolaires.
Plusieurs études citées dans le livre blanc montrent que lorsqu’une famille est propriétaire de son logement, le taux de décrochage scolaire diminue et les enfants du propriétaire ont plus de chances d’obtenir un baccalauréat ou un diplôme d’études supérieures.
Les travaux de recherche rapportent aussi que la propriété influe sur la santé physique et mentale. « La sécurité financière et la stabilité résidentielle peuvent faire contrepoids aux fluctuations des marchés, sources possibles de stress physique et mental, surtout chez les familles à faible revenu», indiquait-on dans le livre blanc.
« Lorsque vous avez la sécurité de la propriété, c’est vous qui prenez les décisions, c’est vous qui décidez quand vous allez déménager, ce qui élimine l’anxiété lorsque quelqu’un vous dit quand vous devez déménager », dit Jill Oudil, présidente élue de l’ACI.
Si vous êtes locataire, votre propriétaire peut vous demander de déménager, et ce, que vous le vouliez ou non. Si vous êtes propriétaire, c’est à vous qu’il revient de décider si vous désirez déménager. Si vous souhaitez rénover, peindre ou faire en sorte qu’un espace vous appartienne complètement, vous le pouvez. Si vous voulez avoir un animal de compagnie, vous le pouvez.
« Cela vous permet d’être satisfait, en bonne santé et plus heureux dans votre propre environnement parce que vous avez ce choix », explique Mme Oudil. « C’est totalement différent dans la façon dont cela favorise un sentiment de réussite et d’accomplissement, puisque c’est votre foyer. »
Au nombre des bienfaits, un plus important engagement civique
Si les bienfaits pour la santé mentale se font sentir en majeure partie chez les propriétaires et leurs familles, ils profitent aussi aux quartiers et aux collectivités. « Vous investissez dans le quartier lorsque vous y vivez », déclare Mme Oudil. « Vous êtes propriétaire d’une parcelle de ce quartier et vous vous souciez donc du bien-être de tout le quartier. »
L’orientation communautaire qu’encourage la propriété se manifeste aussi par un niveau d’engagement civique plus élevé, lequel renforce le tissu social. À titre d’exemple, dans une analyse documentaire effectuée en 1996, des chercheurs de l’Université de la Caroline du Nord ont observé qu’un taux de propriété élevé contribuait positivement à la stabilité des quartiers (mesurée d’après l’état des biens immobiliers et les durées d’occupation).
Cet enracinement explique possiblement en partie ces retombées positives pour la vie citoyenne, comme en fait état le livre blanc, « habitant plus longtemps au même endroit et ayant une situation financière plus stable, les propriétaires sont peut-être plus portés à s’investir dans leur quartier ».
« La propriété procure de la stabilité », déclare Cliff Stevenson, président de l’ACI. « Je dirais que les propriétaires s’intéressent davantage à leur quartier, en s’impliquant dans les associations communautaires ou en faisant du bénévolat. Il est beaucoup plus facile pour les propriétaires de faire cela, étant donné la longévité de l’investissement. La terminologie dominante est celle de la stabilité ».
Les propriétaires ont tendance à être plus actifs dans leur collectivité; ils sont aussi plus susceptibles de voter et de faire du bénévolat au sein des organismes locaux. Ils ont également tendance à consacrer plus de temps et d’argent à l’entretien de leur maison, ce qui contribue à l’embellissement de leur quartier, lequel contribue à son tour à la fierté de la collectivité.
Selon une étude menée en 2009 par le Centre canadien de politiques alternatives auprès de ménages à faible revenu, ceux qui ont acheté une habitation dans le centre-ville y restaient, « ce qui donne à penser que la propriété peut aider les villes à freiner l’exode et créer des quartiers plus soudés », selon le livre blanc.
« Si une famille est propriétaire, les enfants grandissent avec ce modèle en tête », déclare Mme Oudil. Cela pourrait expliquer pourquoi, lorsque les enfants grandissent et finissent par déménager, ils y reviennent souvent plus tard pour élever leurs propres enfants.
« C’est tellement épanouissant sur le plan émotionnel », déclare-t-elle. « On pourrait dire qu’il y a le côté financier, le côté santé et le côté communautaire, mais le fait est que tous ces aspects sont liés, ce qui est porteur de davantage de bonheur ».
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